L’accessibilité des salles omnisports à Bordeaux [Making-Of]

Idée de départ

Notre volonté de départ était d’établir un état des lieux de l’accessibilité des structures sportives de Gironde aux personnes handicapées. Dans nos projets : constater le nombre de formations pour les éducateurs sportifs et bénévoles des clubs ainsi que des moyens alloués à l’accessibilité. Nous voulions également étudier la répartition des budgets de la région sur le handicap et voir si certains quartiers ou villes sont privilégiés par les politiques publiques.

Difficultés rencontrées

Les registres d’accessibilité pour les salles de Gironde n’existent pas. Sans base de données sur laquelle travailler, impossible de suivre notre idée de départ. Notre travail a donc pris un nouveau tournant : nous avons dû créer nous-même notre base de données. Il a donc très vite fallu revoir à la fois notre secteur géographique et notre champ d’enquête. Nous ne pouvions pas enquêter sur tous les gymnases de Gironde. Il nous a ainsi fallu abandonner notre idée de départ pour nous concentrer sur l’accessibilité des salles omnisports bordelaises.

Nous nous sommes basé sur la liste fournie par la mairie. Mais pour ce secteur géographique, les registres d’accessibilité ne sont pas encore publics. Ils sont en cours d’élaboration dans le but de rénover les gymnases qui ne sont pas aux normes. La mairie de Bordeaux a délégué cette tâche à un prestataire extérieur qui travaille actuellement sur la question.

Nous avons toutefois rencontré un problème de définition lors de nos visites. Ce que la mairie définit comme un « gymnase » ne correspond pas toujours à ce que nous attendions, c’est à dire une une salle omnisports. Certaines salles sont en fait des dojos. Elles ne sont pas contraintes de répondre aux mêmes normes que les gymnases. Nous les avons donc exclues de notre liste. Plusieurs critères se sont alors imposés à nous : restreindre l’aire géographique à Bordeaux, exclure les stades, les dojos et les piscines…  Mais d’autres ont été plus difficiles à isoler : nous avons dû choisir certains critères spécifiques pour construire une grille d’analyse détaillée à remplir en nous rendant dans chaque gymnase de Bordeaux. Nous nous sommes basés sur les critères imposés par les différentes lois promulguées au fil des années concernant les gymnases. La Loi n°2005-102 du 11 février 2005 pour l’égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées stipule que « les dispositions architecturales des établissements recevant du public (ERP) doivent être telles que ces locaux soient accessibles à tous, quel que soit le type de handicap notamment physique, sensoriel, cognitif, mental ou psychique ». Le Pôle Ressources Nationales Sport et Handicaps prévoit un guide d’usage pour la conception et l’aménagement des gymnases qui regroupe l’intégralité des normes imposées par la législation française. Ainsi, pour mettre au point la grille d’analyse, nous avons choisi les critères tirés de ce guide que nous jugions les plus parlants pour tous, et qui laissaient le moins place à l’interprétation. Exemples : les sanitaires aménagés avec un lavabo intégré à l’intérieur de la cabine, ou les places de stationnement situées à proximité de l’entrée principale. Une fois les critères isolés, nous avons soumis notre grille d’analyse par une association handisport : Drop de béton. Celle-ci nous a indiqué que les critères les plus importants en matière d’accessibilité sont le stationnement, le cheminement extérieur (le chemin qui permet d’accéder au gymnase), le cheminement intérieur (circuler à l’intérieur avec facilité), les sanitaires (avec des cabines spécifiques), les tribunes (qui ne sont pas toutes adaptées pour recevoir des fauteuils roulants). Ces éléments constituent nos quatre grandes catégories de critères.

Jeux de données

Nous avons par la suite réalisé une grille d’évaluation qui reprenait les 35 critères que nous avions sélectionnés au préalable, répartis selon les quatre grandes catégories. Lors de la visite des gymnases, il suffisait de déterminer si les critères étaient respectés, par un “oui” ou un “non”. Lorsque les gymnases n’étaient pas concernés par certains d’entre eux, on mettait le signe “/”. Astuce : l’utilisation d’un questionnaire Google Form à remplir au fur et à mesure des visites permet de gagner du temps dans la constitution de la base de données. L’application constitue automatiquement une base de données avec les réponses recueillies.

Par ailleurs, certaines données essentielles ne sont pas fournies par la mairie de Bordeaux, comme les dates de rénovation des différentes structures par exemple. Nous avons également été confrontés à des difficultés “pratiques”, comme à Barbey où le concierge ne nous a pas laissé entrer sans autorisation de la mairie.

Certains des critères qui avaient initialement retenu notre attention ont été retirés par la suite, les réponses à certains d’entre eux étaient trop subjectifs ou demandaient des mesures précises qui dépassaient nos connaissances (ex : les dimensions exactes des pièces).

Enquête

Après avoir constaté que la plupart des gymnases bordelais n’étaient pas aux normes, il était important d’entendre la réponse de la mairie. Nous avons aussi contacté l’Association des Paralysés de France pour évoquer les besoins, les demandes et les difficultés rencontrées par les personnes en situation de handicap. Celle-ci nous a aiguillé vers le Comité Départemental Olympique et Sportif qui n’a pas pu nous recevoir.

Contacts

  • Association des Paralysés de France, mouvement national de défense et de représentation des personnes en situation de handicap.
  • Drop de Béton, association sportive de rugby-fauteuil.
  • Handisport Gironde, comité départemental
  • Ville de Bordeaux : Catherine Beaufort Lancelin, chargée de mission handicap et Jean-Marc Laveaud, adjoint au chef de service en charge des équipements sportifs

Visualisation finale

La principale difficulté de l’enquête était de créer une visualisation des données qui puisse être suffisamment synthétique mais également lisible par les lecteurs.

Nous avons mis en place un système de notation. Chaque critère vaut un point. Nous avons noté par grandes catégories, puis nous avons remis ces notes à 5. Ensuite, nous avons effectué une moyenne pour chaque gymnase, qui reçoit donc une note sur 5.

Ces notes ont permis de réaliser un classement des gymnases. La visualisation finale comprend ce classement, avec la totalité des notes pour chaque gymnase. Afin qu’elles ne soient pas trop abstraites, des appréciations les complètent. Elles permettent aussi de mettre de la nuance, que les critères – par leur “oui” ou “non” – ne permettent pas.
Appréciations

données triées gymnases 2